Autant d’oiseaux que de robots
Quand démarre le compte à rebours des Chantiers de la Création Musicale, que rien n’existe, il reste seulement dix mois avant le concert à l’auditorium Maurice Ravel. Se met alors en place alors une folle course contre la montre…
Au cœur de la création, 150 élèves répartis sur trois groupes scolaires, ce sont eux les principaux acteurs et initiateurs du spectacle final. La première étape consiste à rechercher la thématique principale du spectacle dont découlera toute la suite. Cette année, leur choix s’est porté sur le rapport entre Ville et Forêt. Une fois cette décision validée, chaque école s’affaire alors aux aspects créatifs et techniques du spectacle. Que ce soit en classe ou durant les semaines musiques à l’auditorium, chacun participe à sa façon à l’écriture du scénario et des textes, à l’invention des chansons et des chorégraphies etc…
Face à la fougue des enfants et à leurs envies, se trouve le savoir-faire et le talent d’une quinzaine de musiciens de l’Orchestre National de Lyon. C’est là qu’entre en jeu le rôle du compositeur. Sa mission ? Créer du lien entre tous les acteurs du projet.
Alors j’ai pointé le bout de mon expérience en essayant de ne rien proposer.
J’ai simplement tenté de me mettre au service des idées des élèves pour qu’elles prennent vie sous les doigts de musiciens aguerris.
Que le bouillonnement instinctif des uns puisse trouver un appui dans la rigueur des autres.
Que les Feuillins puissent s’éveiller au milieu d’une forêt enchantée…
Que les Balayeurs des villes se mettent à danser façon tango au son de leurs balais et de leurs sacs plastiques…
Que la Machine des villes puisse, pulser, gronder, enfler, turbiner, exploser ou fondre…
Une fois cela imaginé sur le papier, vient le moment des essais grandeur nature sur la scène de l’Auditorium. Doutes, excitation, espoirs, déceptions, rires, petites ou grandes victoires, toutes les émotions y passent !
Dix mois ont passé, le compte à rebours est terminé…
Je ne sais pas comment définir précisément la musique de ce spectacle. Je sais simplement que j’ai voulu qu’elle soit à l’image de l’imagination des enfants : instinctive, débridée, vivante et chaleureuse… tout sauf uniforme.
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